Géographie
Au cœur de la Vôge, à 29 km au sud-sud-ouest d’Épinal, Bains se niche dans la vallée du Bagnerot, affluent du Côney et sous-affluent de la Saône. C’est l’une des villes les plus septentrionales du bassin rhodanien.
Versant sud des monts Faucilles, le relief y est vallonné ; les altitudes les plus basses sont à l’ouest, où le canal de l’Est délimite les communes d’Hautmougey et de Fontenoy-le-Château. Les ruisseaux s’écoulent difficilement, serpentant entre les mamelons boisés qui parsèment le territoire communal (le Bertramont, le Million…), et les étangs sont nombreux.
La gare se trouve au sud-est, à 400 mètres d’altitude, sur le territoire du Clerjus. Les principaux lieudits sont la Rappe, le Préverdot, les Fontenelles, le Raval…
Toponymie
Bens (1233), Bainz (1238), Beins (1246), Bains (1294), Bain (1391), Baing (1493), Baings (XVIIe siècle), Balnea (1768).
Histoire
Les sources minérales étaient déjà connues à l’époque gallo-romaine. Des colons romains ont vraisemblablement installé leur habitat à proximité des sources d’eaux chaudes. Lorsque l’on répara le bassin de la principale source, en 1752, on découvrit sous une colonne plus de 600 médailles grecques et romaines.
Les eaux thermales de Bains furent déclarées d’intérêt public par arrêté impérial du 9 janvier 1864.
Le toponyme de Bains est attesté au moins au XIe siècle ou au XIIe siècle. À l’époque moderne, la commune appartenait au bailliage de Remiremont. Son église, dédiée à saint Colomban, relevait du diocèse de Saint-Dié, doyenné de Remiremont. La cure était à la collation du chapitre de Remiremont et c’est la Dame Abbesse qui désignait le Curé.
Avant la Révolution française, il existait deux villages distincts formant la communauté, celui de Bain et celui de Charmois devant Bain, à gauche du Bagnerot orthographié Baignerot.
Lors de sa création en 1790, le canton de Bains faisait partie du district de Darney. En l’an VIII, il fut rattaché à l’arrondissement de Mirecourt. Sa composition fut remaniée par l’arrêté consulaire du 19 vendémiaire an X et il fut rattaché par la loi du 11 avril 1821 à l’arrondissement d’Épinal.
Faisant suite à Bains-en-Vosges, l’appellation de Bains-les-Bains a été prescrite par décret du 9 septembre 1892.
Thermalisme médical et bien-être
Les monnaies et médailles trouvées aux griffons des sources lors des travaux effectués au XIXe siècles attestent de la fréquentation des eaux de Bains à l’époque romaine. De 1614 jusqu’à la Révolution les sources thermales sont la propriété des seigneurs de Fontenoy-le-Château. Dès le XVIIIe siècle, on trouve la relation de travaux scientifiques effectués par des médecins qui analysent les eaux thermales. Au XIXe siècle, grâce aux efforts du médecin des eaux, le docteur Nicolas-Basile Bailly, la station entre dans l’air de la modernité. Le 9 janvier 1864 le décret impérial n° 12365, contresigné par le ministre de l’agriculture du commerce et des travaux publics, Louis Behic, déclare d’intérêt public les sources minérales qui alimentent les établissements thermaux de Bains-en-Vosges. Elles ont pour nom : La grosse source, la Romaine, la Souterraine, le Robinet de Cuivre, le Robinet de Fer, la Tempérée, la Saint-Colomban, la Source Casquin, la Féconde, la Source de la Promenade, et la source de la Vache. En 1904 est créée, par le docteur Auguste Mathieu, la Société de l’Établissement Thermal des Eaux de Bains. En plus des thermes, on construit une station d’embouteillage de l’eau qui sera vendue sous le nom de Source Saint-Colomban. Cette activité sera poursuivie jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
Les cures thermales sont aujourd’hui encadrées par la Chaîne thermale du Soleil.
Lieux et monuments
Bains-les-Bains fut détruite en 1682 par un violent tremblement de terre. Cela explique l’absence de constructions antérieures au XVIIIe. On peut y trouver au cours d’une promenade quelques villas des années 1900, des bâtiments à l’architecture 1930: La Potinière, les extensions de l’établissement thermal. Il y a également d’autres constructions intéressantes en pierres de taille comme le bain romain, construit en 1845 par l’architecte départemental Louis Gahon, le prieuré, les halles de la mairie, l’intérieur de l’église, la chapelle Notre-Dame de la Brosse et quelques maisons du centre-ville. En ce qui concerne le petit patrimoine, on trouve à Bains-les-Bains plusieurs fontaines et autres lavoirs, mais également un bon nombre d’auges en pierre qui sont fleuries et qui donnent un cachet agréable à la rue piétonne des années 1990. Cette même rue mène au petit parc où trône une stèle gallo-romaine qui fut retrouvée dans le lit du Bagnerot. Dans le grand parc thermal, le mini-golf un peu particulier est construit en pierre et réparti sur plusieurs niveaux reliés par des escaliers qui contournent arbres et buissons. Quelques centaines de mètres plus loin se trouve la terrasse des vieux chênes dont certains sont plusieurs fois centenaires. Encore un peu plus loin, au cœur de la forêt, se trouve le Parapluie, une tonnelle en bois, ainsi que les vestiges d’une cave qui servait autrefois de bar. De l’autre côté de la vallée du Bagnerot, dans le bois du Milion, les restes d’une tourelle n’ont pas une histoire très bien définie.
Un peu à l’écart de la route de Fontenoy-le-Château, au bord du canal de l’Est se trouve encore l’ancienne Manufacture royale de Bains-les-Bains, en cours de restauration.
Notre Dame de la Brosse
À quelques centaines de mètres de l’église paroissiale Saint-Colomban se trouve la chapelle Notre-Dame de la Brosse. Le nom de cette chapelle vient du vieux français brosse qui désignait un lieu couvert de broussailles et de bruyères.
La tradition, commune aux Madones de la région et dont la plus ancienne est Notre-Dame du Bois-Banny à Fontenoy-le-Château, rapporte qu’une Vierge d’argile se trouvait dans le tronc creux d’un chêne. Les habitants voulurent abriter la statuette dans l’église paroissiale, mais la statuette disparut de l’église et fut retrouvée intacte dans le creux du vieux chêne.
Un oratoire fut donc construit près de l’arbre en 1728. Sanctuaire à répit et lieu de nombreuses guérisons, la dévotion à la Vierge grandissait et les grâces se multipliaient. Lorsque le culte fut restauré après la période révolutionnaire, une petite chapelle fut édifiée par le curé Bonnay de Beausicamp. La primitive chapelle se dégradant le curé Bernardin, avec l’aide des habitants et des pèlerins, fit bâtir l’actuelle chapelle de style néo-gothique. Elle date de 1861 et fut un lieu de pèlerinage important. La Vierge est invoquée par les curistes venus aux bains. L’intérieur de la chapelle est tapissé d’ex-voto.
À l’extérieur se trouvent une croix de mission de 1886 et un monument funéraire en l’honneur du curé Bernardin.
Personnalités liées à la Commune
- Baron Pierre Louis Girard dit Vieux, (1778-1847). Né à Genève, chevalier de la Légion d’honneur et de l’Ordre de Saint-Louis, il était le fils du baron Jean-Pierre Girard dit Vieux dont le nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile. Lors des Cent-jours, il refuse d’obéir à l’ordre de livrer le Duc d’Angoulème à Napoléon. La Duchesse d’Angoulème lui en aura une grande reconnaissance. Le baron Girard fut maire de Bains-les-Bains de 1826 à 1846. Sous ses mandats Bains vit des transformations qui permirent à la station thermale de sortir de son déclin. Il instaura le nettoyage et le pavage des rues, la pose de bancs de pierre pour les promenades, la construction d’une caserne de gendarmerie et veilla au parfait état des chemins. La Société d’émulation des Vosges soulignait l’efficacité des travaux réalisés à Bains en matière de voirie qui alliaient une très-grande économie à une parfaite solidité.
- Charles Levy (1805-1872), né à Monthureux-sur-Saône et mort à Bains, dépose en 1851 un brevet pour une machine à clou dont l’usage améliora la production. Une rue de Bains-les-Bains porte son nom.
- Joseph Falatieu (1811-1887), né à Bains-les-Bains, maître de forges et homme politique
- Daubié Florentin Joseph (1810-1885), né à la Manufacture de Bains, prêtre et auteur d’ouvrages religieux dont le Catéchisme des villes et des campagnes.
- Daubié Jean-Baptiste Auguste (1816-ap.1885), frère du précédent, né à la Manufacture de Bains-les-Bains, Maître de Forges et inventeur d’un procédé pour l’étamage à froid.
- Julie-Victoire Daubié (1824-1874), sœur des précédents, première bachelière de France, première licenciée ès Lettres et journaliste économique, est née à la Manufacture de Bains-les-Bains où son père était caissier. Orpheline à l’âge de 20 mois, elle rejoint la maison familiale de Fontenoy-le-Château où se déroulera son enfance. Elle laisse de nombreux articles et ouvrages principalement consacrés à la place de la femme au travail dans la société économique du Second Empire et à la formation scolaire et professionnelle que doivent recevoir les filles.
- Sa tombe est toujours visible au cimetière de Fontenoy au pied du château.
- Le collège de Bains-les-Bains porte son nom.
- Nicolas Basile Bailly (1817-1903), docteur en médecine comme son père, Pierre Bailly, qui était chirurgien des armées de l’Empire. Originaires de Bleurville où ils étaient chirurgiens, les Bailly passeront par Darney avant de s’installer à Bains-les-Bains. Nicolas Basile Bailly fut maire de Bains de 1878 à 1903 et élu au Conseil general de 1883 à 1901. Il acheta à Bains la maison d’un de ses prédécesseurs, le baron Girard. Il publia plusieurs ouvrages scientifiques ainsi que des monographies sur des sujets locaux. Une rue de Bains porte son nom.
- Chanoine Henri Colin, Bains 1880-Paris 1943, membre de l’Académie des sciences. Une place de Bains, à l’emplacement de sa maison natale, porte son nom.
- Édouard Laillet (1853- ap. 1913), ingénieur et écrivain, ancien élève de l’École Nationale des Arts et Métiers, explorateur de Madagascar, il a dressé des cartes hydrographique de toute la côte orientale de l’ile. On lui doit: Ports et mouillages de la côte Est de Madagascar, La France Orientale-Madagascar, Carte de Madagascar, Grande Carte de Madagascar , Renseignements utiles sur Madagascar et quelques romans L’Ami Grandfricot, roman de de voyage, Mariage de Robinson , Du rire aux larmes.
- Charles Jacquot (1865-1930), né à Bains, sculpteur.
- Georges Plaisance (1910-1998) Ingénieur Forestier et auteur de nombreux ouvrages sur la forêt. Né à Vesoul dans une famille originaire de Bains où il passe toutes ses vacances.
- François Michel (1916-2002), né à Bains en 1916, écrivain, pianiste, auteur de l’Encyclopédie Fasquelle de la musique, de l’Atlas historique Français, de Par cœur (Grasset, 1986), livre de mémoires ou il évoque son enfance à Bains. Mort à Paris en 2002, repose au cimetière de Bains.
Les maires de Bains-les-Bains
15 juin 1788 – ?? : François MENTREY
15 mars 1826 – 1846: Pierre-Louis, Baron GIRARD
1846 – ??: Alexis POIROT
1862 – 1862: Jules FALATIEU
21 février 1878 – 1903: Nicolas Basile BAILLY
1970 – 1988: Dr LEROY
mars 1988 – juin 1995: André MATHIEU
mars 1995 – mars 2001: Eric CHAVANNE
mars 2001 – mars 2008: Patrice HUGUENIN
mars 2008 (en cours): Frédéric DREVET
Démographie
Ses habitants sont appelés les Balnéens, jadis Benous, au sens de baigneurs.
En 2012, la commune comptait 1 206 habitants. L’évolution du nombre d’habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année.
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1856 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 823 | 1 790 | 1 883 | 2 031 | 2 407 | 2 509 | 2 562 | 2 608 | 2 546 |
1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 596 | 2 511 | 2 348 | 2 531 | 2 657 | 2 609 | 2 591 | 2 487 | 2 415 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
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2 384 | 2 344 | 1 926 | 1 851 | 1 653 | 1 618 | 1 732 | 1 694 | 1 537 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 | – |
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1 547 | 1 548 | 1 527 | 1 466 | 1 415 | 1 357 | 1 339 | 1 206 | – |
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu’en 19998 puis Insee à partir de 20049.)
Histogramme de l’évolution démographique